Activités scientifiques et pédagogiques

Un jardin botanique est défini comme « toute institution qui rassemble des collections documentées de végétaux vivants à des fins de recherche scientifique, de conservation, d’exposition et d’enseignement » (BGCI, 1999). Le Jardin d’Essai du Hamma adhère complètement à cette démarche depuis 2009, date de son inauguration après sa réhabilitation par son excellence, le Président de la République, Monsieur, Abdelaziz Bouteflika.



GESTION DES COLLECTIONS DES PLANTES

Les collections sont un support d’éducation, de recherche et de conservation. Elles ont pour but de faire connaître aux visiteurs, de même qu’aux experts, la diversité du monde végétal par le développement de certains groupes (familles) de plantes ou par leur mise en valeur dans des espaces aménagés pour mieux apprécier leur valeur écologique et leur potentiel horticole. A cet effet, une politique de gestion décrit les lignes de conduite qui orientent le développement des collections. Elle permet ainsi de préciser comment doivent être faites les acquisitions, la façon de les enregistrer et de les documenter et définit les interventions à prioriser quant à leur maintien ou leur aliénation.

ENTRETIEN

L’entretien des espaces verts représente une activité des plus importantes au niveau du Jardin d’essai du Hamma et ce, afin de maintenir et mettre en valeur l’ensemble des collections de plantes.

ETUDE ET RECHERCHE

Les jardins botaniques sont associés à l’enseignement et à la recherche scientifique. Nombreux jardins ont été créés à l’origine pour enseigner la botanique. Dans un Jardin Botanique, les collections vivantes jouent un rôle très important en matière de conservation ex-situ, mais également en matière de systématiques et de recherche en botanique. Le Jardin d’essai du Hamma regroupe de riches collections de plantes appartenant à plusieurs et différentes familles botaniques dont la provenance, sont les différentes régions d’intérêt écologique. Il constitue donc un lieu d’étude et de recherche unique en milieu urbain. Ces activités ont repris depuis son inauguration en mai 2009. Les universitaires viennent pour y effectuer leurs travaux pratiques en matière de botanique et de conservation de la biodiversité. Des exemples concrets peuvent être apportés aux étudiants sans avoir à se déplacer ou parcourir de longues distances pour observer et identifier les différentes espèces dont l’habitat va des pays tempérés aux zones tropicales des cinq continents. Des travaux de mémoire de fin d’étude sont également menés par des étudiants des différents instituts et universités et même centres de formation en horticulture. Ces travaux se rapportent à différents thèmes, sur la botanique, l’extraction des huiles essentielles des plantes (la sauge, le thuya), les capacités assimilatrices des espèces telle que la lentille d’eau douce, la multiplication des plantes, etc.


ECHANGES ET PARTENARIATS

Les échanges entre les jardins botaniques sont une ancienne pratique, le Jardin d’essai du Hamma entretient des échanges avec plusieurs institutions nationales et internationales et travaille au développement d’un réseau d’échange spécialisés grâce à l’adhésion au BGCI (Botanic Garden Conservation International) et aux échanges de graines via son index séminum. Les conventions de partenariat au niveau national et international : Au plan national : l’institut national de protection des végétaux INPV, école nationale supérieure d’agronomie ENSA, l’Université des Sciences et Technologie Houari Boumediene(USTHB), l’Université d’Alger, l’université de Khemis Miliana, et avec différentes institutions comme l’INRF (Institut National de la Recherche Forestière), Le CNDRB (Centre National de Développement de Ressources Biologiques), le CNFE (Conservatoire National des Formations à l’Environnement)...etc. d’autres projets de convention sont en cours (exemple celle avec la Direction Générale des Forêts). Au plan international : le jardin botanique de Cagliari, Italie (2018). D’autres conventions sont en cours de rédaction (Avec le Conservatoire Botanique de Porquerolles, les Jardins Royaux de Kew…) ou en cours de signature (Convention de partenariat avec le zoo botanico de jerez de la frontera, Espagne.


MULTIPLICATION DES ESPECES

Les activités de multiplication que mène le jardin visent les espèces autochtones, les espèces exotiques du jardin et celles à caractère ornemental. Les objectifs de ses multiplications sont les suivants :
La conservation et l’enrichissement des espèces autochtones.
La multiplication des espèces autochtones à statut particulier, comme les espèces menacées, pour les réintroduire dans leur milieu naturel en cas de danger de diminution ou de disparition.
Le renforcement des collections existantes.
Fleurissement du Jardin français
La distribution la propagation des espèces au niveau des établissements et institutions publics
Assurer le rajeunissement et le remplacement en cas de besoin des allées et parcelles de collection du jardin. (Ex. : Dracaena, Ficus, Nolina, Cocos, Yuccas, Ginkgo, Washingtonia, Platanes, Lauriers, Bambous, Trachycarpus...etc.). Le Jardin d’Essai du Hamma doit également retrouver sa place de centre de production de Plantes utiles ou ornementales à travers la vente et la diffusion d’espèce.



CONSERVATION DE LA BIODIVERSITE

Le Jardin Botanique du Hamma, tout comme les autres jardins botaniques, doit assurer un rôle très important en matière de conservation ex-situ des espèces autochtones, principalement des espèces menacées et en danger. Ceci se fait en accord avec la Stratégie Mondiale de Conservation des Plantes et la Convention Internationale de Biodiversité. Pour ce faire, trois installations sont nécessaires à savoir :



LA BANQUE DE GRAINES

La banque de graines est l’un des moyens qu’utilise le Jardin d’Essai du Hamma pour la conservation et les échanges de matériel végétal. C’est un lieu protégé où l’on maintient ex-situ et souvent en congélation les graines de plantes du jardin (que ce soit exotiques ou autochtones, principalement celles à statuts particuliers). La banque de semences dispose de deux types de chambre froide Chambre froide 4°C : réservée pour les semences récalcitrantes (taux d’humidité supérieur à 24%). Chambre froide -20°C : réservée pour les semences orthodoxes (taux d’humidité inférieur à 24%). (Où sont préservées généralement les espèces rares et menacées). La banque de semences comprend également une Cartothèque ; il s’agit d’une collection de fruits. La majorité des fruits exposés sont des fruits secs ou bien des faux fruits (Gymnospermes) que nous avons trempé dans du vernis transparent pour assurer une longue conservation ; ces derniers sont marqués par la famille et le nom botanique. Elle comprend également une Seminothèque : il s’agit d’une collection de semences. Après les avoir séché, les graines sont trempées dans du vernis transparent, afin d’assurer une bonne préservation de la forme et de la couleur naturelle.


HERBARIUM

L’herbier joue un rôle très important dans l’identification des plantes. Il sert de référence et permet une identification correcte des plantes. La description et la reconnaissance des plantes est primordiale pour la conservation des espèces. On ne peut pas conserver ce que l’on ne connaît pas. L’herbier se compose d’anciennes planches datant de l’époque coloniale, représentant 630 espèces végétales avec un total de 109 familles. A cela s’ajoute la mise en place d’une nouvelle collection morte, principalement formée de spécimens collectés dans le jardin en addition aux échantillons prélevés lors des sorties d’herborisation au niveau des parcs nationaux. Ceci permet l’enrichissement constant des collections mortes du jardin.


LABORATOIRE DE CULTURE IN VITRO

Le laboratoire de culture in vitro (en travaux) jouera un rôle très important dans les programmes de conservation et dans la gestion des collections botaniques. Les espèces en danger ou ayant des difficultés de régénération naturelle ainsi que les collections de plantes ayant succombées aux infections y seront multipliées pour leur propagation et leur maintien.